La pénurie de médicaments en bref

De nombreux médicaments ne sont actuellement pas disponibles en Suisse. Dans cet aperçu de
la situation, vous découvrirez les principales raisons de ces difficultés de livraison.

Le nombre de médicaments en rupture de stock ne cesse d’augmenter. En mars 2023, environ 1000 médicaments étaient concernés. Parmi eux, on trouve par exemple des antitussifs et des analgésiques ainsi que des antipyrétiques et des hypotenseurs, mais des médicaments vitaux comme les antibiotiques, les antidiabétiques ou les anticancéreux sont également concernés. Dans la plupart des cas, il existe heureusement de bonnes alternatives pour remplacer temporairement les médicaments manquants.

Les principales raisons des ruptures de stock de médicaments

Dépendance vis-à-vis de la Chine et de l’Inde

Afin de réduire les coûts, de plus en plus de médicaments sont produits dans des pays à bas salaires. Une grande partie des usines de médicaments se trouvent en Chine. De plus, près de 80% des matières premières et des principes actifs nécessaires à la fabrication des médicaments proviennent de Chine et d’Inde. S'ils ne peuvent par exemple pas être livrés ou si des difficultés surviennent sur un site de production, la production de nombreux médicaments est directement impactée.

Pandémie de COVID-19

En raison du long confinement en Chine, les livraisons de principes actifs et la production de médicaments ont été interrompues pendant une longue période. Les nombreux cas de maladie survenus après la levée brutale des mesures de protection chinoises contre le COVID ont également entraîné des retards de production.

Chaînes d’approvisionnement sensibles aux perturbations

En raison de la délocalisation de la production dans des pays éloignés, de très nombreux biens sont transportés à l’échelle internationale, dont des médicaments. Pour des raisons de coûts, les chaînes d’approvisionnement sont organisées de manière stricte et coordonnées avec efficacité. L’augmentation considérable des coûts de l’électricité et du transport suite à la guerre en Ukraine a entraîné une densification supplémentaire des chaînes d’approvisionnement. Il n’y a pratiquement plus de réserves prévues. Si un imprévu survient à un endroit quelconque, par exemple des bateaux bloqués dans le canal de Suez en raison d’un accident, cela a de grandes répercussions sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement. Même un petit problème comme une coupure de courant temporaire dans une usine peut donc retarder la livraison de médicaments.

Pénurie de matières premières

En raison de la pandémie de COVID-19 et de la guerre en Ukraine, de nombreuses matières premières nécessaires à la fabrication de médicaments sont difficiles à obtenir ou temporairement indisponibles. Sont concernés, en plus des principes actifs, les excipients et les agents de charge, les matériaux de conditionnement tels que le verre spécial et les ampoules pour les médicaments liquides, le plastique et les feuilles d’aluminium pour les conditionnements sous blister, le papier pour les notices et le carton pour les boîtes des médicaments.

Pression sur les prix

Cela fait des années que les coûts de santé augmentent. La classe politique et la société exigent donc des prix plus bas pour les médicaments. Cela entraîne une forte pression sur les coûts, surtout pour les médicaments dont le brevet a expiré et les médicaments génériques. La production de ce genre de médicaments est de moins en moins rentable, en particulier sur le petit marché suisse. Certains médicaments ne sont donc plus disponibles en Suisse.

Pénurie de personnel spécialisé

Le développement et la production de médicaments souffrent d’un manque de spécialistes. Le manque de personnel spécialisé contribue également aux retards et aux pénuries d’approvisionnement.